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samedi 23 février 2013

La laguna Miramar



On arrive dans le village d'Emiliano Zapata en milieu d'après midi. Comme bien souvent le trajet dure plus longtemps que ce qui est annoncé 6heures au lieu de 4-5 heures. Je laisse Damien avec les sacs, victime de problème gastrique et pars a la recherche d'informations sur notre escapade au bord du lac. On m'oriente vers la sortie du village ou je croise un gardien bien affalé dans son hamac qui m'appelle le président de l'association qui gère l'acccès au lac. Celui  m'explique rapidement les formalités, on peut partir ce soir et dormir ce soir au bord du lac avec les hamacs. De retour j'apprends que Damien c'est fait chahuter par un alcoolique qui voulait lui verser de la boisson sur lui. On le voit revenir sur son cheval et il se fait passer pour un guide, le Damien est passablement énervé mais heureusement la mère du gaillard intervient et le fait déguerpir!! On apprendra le lendemain par notre guide qu'il aurait fini au trou, les villageois ne rigolent pas lorsqu'il s'agit de problèmes avec les touristes, ceux-ci amenant une source de travail non négligeable. On part ensuite déposer nos gros sacs dans un local du village afin de ne pas avoir à les transporter et c'est parti pour les 5.5 km qui nous séparent du lac.
Le président nous avait suggéré des bottes que l'on a refusé. Il s'est avéré que le chemin était vraiment boueux et on avance pas à force de faire des tours et des tours pour éviter le gros de la boue. Le temps passe et la nuit n'est plus très loin. On finit les deux derniers kilomètres dans le noir le plus total, et aussi avec les chaussures et les jambes bien crottées! Seulement l'arricée au nord du lac compense largement les petits problèmes de boue, le lac réflète comme un miroir le magnifique ciel étoilé, un régal pour les yeux. Le gardien qui est là nous assigne notre lieu de campement juste à côté d'un feu de bois. L'endroit absolument désert mis à part un couple d'allemand. En questionnant un peu le gardien, il nous dit que malgré l'environnement parfait, il préfère aller travailler aux champs que de rester ici. La laguna est gérée par la commune, les hommes du village assurent des tours de garde à raison de 2 ou 3 jours par mois. Pour nous, ce lieu est un endroit de relaxation parfait après ces derniers jours bien agités.

Le lendemain on a demander pour faire un tour sur le lac et le guide vient nous chercher au petit matin alors que l'on se prélasse confortablement dans les hamacs. Je presse un peu le Damien qui tarde à en sortir et on part pour un petit tour sur le lac en canoë. Au programme, visite de plusieurs îles entièrement envahies par la végétation, ascencion d'un rocher avec belvédère à  la clef et visite d'une sculpture Maya représentant un homme. Sa spécificité c'est qu'elle est située à plus de 10m de hauteurs, pas évident d'accès. Je reviens les dernières centaines de mètres à la nage, entrainement utile pour le surf. L'eau est absolument délicieuse, le guide nous la décrit comme "une eau cristalline", je veux bien le croire!

Dans l'après midi, on voit arriver au loin une barque pleine à craquer d'hommes, de femmes et d'enfants! Ils viennent du village voisin de Bénito juarez qui se trouve de l'autre côté du lac et déplacent en barque à rame. Leur village est totalement isolé du reste du monde et pour pouvoir en sortir c'est tout un programme. Ils doivent d'abord traverser le lac, puis faire les 5,5km à pied et seulement après ils se trouvent à Emiliano Zapata lui même distant de 6 bonnes heures de route de la ville la plus proche. A les observer, on sent qu'ils n'ont pas du tout le même type de vie que nous. Une fois sortie de leur barque, ils prennent le temps de s'arrêter, rigolent, se restaurent. Plus d'une heure s'écoule entre leurs arrivées en barque et leurs remises en route. Le lendemain ils reviennent dans l'après midi d'Emiliano Zapata et ne semblent pas plus presser que la veille de repartir. On apprend en remontant au village le surlendemain, qu'il était venu pour préparer l'organisation d'une fête religieuse.



On passe une deuxième nuit au bord du lac, le couple d'allemand fait place à un autre couple celui-ci venant de Hollande. Jusqu'aux endroits les plus reculés du monde j'aurais donc droit au jolie son glutural de leurs langues. Notre journée se résume à faire un petit feu, écouter de la musique, bouquiner dans le hamac et faire des longueurs de natation dans le lac toujours en préparation pour le surf. Damien me demandant de nager à la manière d'un chien et de redresser la tête en arrièren tojours en préparation pour le surf. Avant de se remettre en route, on part faire un tour à la mare au crocodile, étang voisin qui n'est théoriquement accessible qu'avec l'accompagnement d'un guide pour des  raisons de sécurité. On s'engage dans le chemin le plus probable partant dans la direction mais bien sûr sans guide! 15-20 mn de marche plus tard, on est déjà en vue de la mare, mais pas de crocodile. Le mythe reste donc entier!!



On repart finalement pour le village après 2 jours et demis passer dans ce petit coin de paradis, on a pu recharger les batteries, ce qui ne fait pas de tort non plus. Au retour, le chemin a eu le temps de sécher et est beaucoup plus praticable. Après un rapide tour à la rivière pour se décrasser, on se prépare à attendre le bus qui part seulement à 2H00 du matin, et il est 19H00. Un petit garçon de 7 ans se charge de nous et nous invite à attendre chez lui! D'abord un peu méfiant!!, on accepte l'invitation. Le gamin se révèle adorable et on partage avec lui nos paquets de chips et soda achetés à la va-cite au village. La maison faite de parpaing est très rudimentaire. Dans le salon, il y peu de mobilier et le salon est uniquement composé d'une télévision et d'un sofa très rustique. L'électricité est arrivé il y a moins de 3 ans au village. En dessous du meible télé, une poule partage le quotidien des habitants, installée dans une boite en carton tout en couvant ses oeufs!. Il nous passe un film pour nous faire patienter. Vers 21h00, la maison se remplie. Le frère, la mère, les cousins et les beaux-frères débarquent
et nous assaillisent de questions. On ne peut se coucher que lorsque tout le monde a quitté le salon, puisque c'est là que l'on dort, Damien sur son matelas en mousse et moi pour la deuxième fois sur sa house protection de surf.

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