Après une trop longue absence, je me replonge dans mon blog pour
raconter cette superbe randonnée sur les traces du Volcan El Paricutín qui a
fait une éruption aussi inattendue que brutale dans les années 40. En effet, le
20 février 1943, l’un des volcans les plus jeunes de notre planète va prendre
naissance au cœur d’un champ de maïs dans la région du Michoacán , au Nord
Ouest de Mexico. Cette éruption qui durera 9 années, va laissé de beaux
vestiges: une coulée de lave d’environ 20km2 qui a enseveli trois villages dont
seule l’église du village de San Juan Parangaricutiro le plus éloigné a pu
échappé à la destruction.
Un matin de bonne heure, on part de notre hôtel d’Uruapan afin de
rallier le où commence la randonnée. De là une dizaine de km nous sépare seulement
du volcan mais les choses sont plus complexes. Pour ce petit village paysan,
l’afflux de tourisme amené par le volcan est relativement lucratif pour guides
et muletiers et ils ne voient pas d’un très bon œil des touristes qui veulent
s’y rendre par leurs propres moyens. Sur la route qui mène à l’église, enseveli,
on croise un muletier qui daigne à peine nous répondre lorsqu’on lui demande
notre chemin.
Après avoir traversée une petite forêt, on se retrouve au pied du champ
de lave avec le volcan en toile de fonds à 7 ou 8 km de là. On s’attendait à
une grosse montagne dominant les sommets voisins avec ses 3170m d’altitude mais
ce n’est pas du tout le cas, c’est juste un gros tas de cendre de 424m qui
émerge au dessus du plateau. Par contre on ne s’attendait pas du tout à un
aussi vaste champ de lave. On commence la
traversée du champ de basalte, un chemin
facile et bien visible qui nous mène en 15 mn à l’église. C’est là que l’on se
rend compte de la force de la lave. L’église, unique bâtiment rescapé du
village dresse ces deux tours au milieu du champ de lave. A la base des tours, le
champ de lave mesure bien 8 à 10 m de hauteur et encercle littéralement les
tours. On peut même accéder relativement facilement au toit de l’église.
On y reste un une bonne demi-heure subjugué par les lieux mais il est
déjà midi et il faut se mettre en route si l’on veut avoir le temps de gravir
le volcan. On croise sur la route le muletier de tout à l’heure, un peu plus
loquace cette fois qui nous dit « à demain » d’un air de défi. Et il
n’avait pas tort car même si le volcan est sous nos yeux, une forêt de basalte
nous sépare du volcan. Le champ de lave est pratiquement infranchissable,
tellement le relief est accidenté et la roche coupante. Heureusement, un gars
du coin nous avait donné quelques instructions pour pouvoir trouver le chemin menant
au volcan. Même avec les indications, on a passé plus d’une heure à trouver
l’accès au chemin, qui s’avère n’être qu’un passage balisé par des cairns et se
frayant un accès au milieu du champ de lave. Le relief est vraiment accidenté
et ne donne aucun répit ajouté à un basalte plus que tranchant. Mais le paysage est
saisissant. C’est un environnement purement minéral avec très peu de végétation.
A certains endroits, la couche de lave se dresse nous dégageant une vue sur
l’étendu toute noir du champ de lave.
Deux bonnes heures de marche plus tard, on arrive finalement au pied du
volcan. Pour escalader le sommet il faut avoir du souffle tant la pente est
raide. On passe d’abord par un premier
sommet moins élevé mais plus actif qui dégage une forte odeur de souffre ajouté
à une température très élevée du sol et de la fumée. On monte encore un peu plus et c’est le
sommet où souffle un vent carabiné. On domine toute l’étendu du champ de lave
qui a même a épousé le relief d’une petite colline ne parvenant pas à
l’ensevelir.
Après avoir mangé un déjeuner trop frugal où l’on salive à l’idée d’un bon
Burger, on fait le tour du sommet sans avoir le courage de s’aventurer au cœur du cratère tant il parait profond et
pentu. Puis c’est reparti pour le retour par le même chemin. On s’arrête à
nouveau à l’église. À cette heure tardive, le site est complétement désert, et
on en profite du calme pour contempler le coucher de soleil. Puis, à la nuit
tombée, on regagne le village, pour prendre l’un des derniers minibus qui nous
ramène à Uruapan où mort de faim et de
fatigue, on se précipite au Burger King, un avant-goût avant les Etats-Unis de
plus en plus proche.
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